Parcours & démarche

Entre présence et effacement, une pratique attentive aux lieux, aux médiations techniques et aux traces humaines.

Hervé Struck (né en 1980 à Belfort) est un photographe vivant à Clermont-Ferrand. Il développe une œuvre à la croisée du documentaire et d’une contemplation critique : une attention portée aux zones de transition, aux gestes ordinaires, aux dispositifs qui médiatisent notre vision.

De ses séries — SCREEN (captations et caméras) à Présences suspendues, de La limite fuyante du visible à des paysages marqués par l’intervention humaine — proposent un même axe de lecture : comment l’image enregistre des présences fragiles, des survivances et des silences, tout en révélant ce que nos techniques font au visible.

Position du regard

La distance constitue un choix esthétique et éthique : observer sans surplomb, laisser advenir les indices plutôt que démontrer. Le cadre privilégie la durée, les intervalles, les marges où quelque chose subsiste — un passage, un retrait, un signal faible.

Image et médiation

Une part essentielle du travail interroge la circulation du visible : écrans, flux, dispositifs de surveillance, vitrines et surfaces d’affichage. L’image n’est jamais neutre ; elle est un milieu qui filtre, altère, redéploie. Impressions, supports et accrochages prolongent cette question matérielle de la perception.

Paysages transformés

Dans les lieux affectés par l’activité humaine, la photographie devient un outil d’écoute : elle mesure le décalage entre nos usages et la persistance des milieux. Les scènes restent simples — un rivage, une lisière, un talus — mais elles portent la mémoire d’un geste, d’un manque, d’une attente.

« Tenir le cadre au bord du visible, pour que le monde parle à sa mesure. »

D’une série à l’autre

Les ensembles présentés dans l’exposition se répondent : figures suspendues au seuil de l’apparition ; objets et signes devenus résidus ; présences observées à travers des interfaces ; scènes où l’humain se dissout dans le paysage mais en modifie la texture. Chaque série constitue un chapitre d’une même enquête sur la façon dont nous habitons — et transformons — le visible.